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Chronique approximative La Tour Rouge

Chronique approximative La Tour Rouge

Le P’tit Crab’s visqueux n’eu pas le temps d’éviter les pieds lourds, qui l’écrabouillèrent lorsque le géant atterrit sur la rive de l’ile de Marsalia. Darhn jeta un bref regard au passeur apeuré qui éloignait rapidement sa barque, sitôt jeté sur la plage son passager inquiétant.

La peur est une donnée inconnue pour Darhn. Il y a bien longtemps qu’il lui a fracassé la gueule à la Peur. Mais elle le fait toujours sourire quand il la sent chez les autres…

Les restes du P’tit Crab’s s’éparpillèrent définitivement, lorsque dans un demi-tour, Darhn montra son immense dos au pleutre batelier. Il ralluma son cigare de Canah, tira une longue taffe dont la fumée enivrante, lui remis les idées en place. Seuls le clapotis rapide des rames s’éloignant, et le cliquetis cannibale d’autres P’tit Crab’s, perturbèrent le silence environnant…

Dans un nuage de fumée épaisse, les yeux plissés, Darhn observa attentivement le sommet des pentes abruptes. Face à lui, un chemin ce dessina parmi les rochers acérés, jusqu’en haut.

Il réajusta Géraldine dans son étui et commença à grimper la barrière minérale qui borde l’ile Maudite.

Dans le Top Trois des pires cadeaux laissés par Nos Anciens, l’ile de Marsalia est le numéro moins Cinq des fils de putrie… Mauvaise réputation, dangereuse à souhait pour qui en a le courage, ou les couilles. M’enfin, ce que l’on en sait, car peu sont revenu.

Les rares Sur-(sur)vivants, avec un minimum de santé mentale encore intacte à leur retour, ne parlaient que d’une mystérieuse Tour… La Tour Rouge… Un frissonnement de plaisir, chatouilla sa nuque.

L’arrivée sur un promontoire, donna une vue d’ensemble, sur l’intérieur et l’extérieur de l’ile. D’un côté, le minuscule esquif fuyant le plus vite possible sur la plaque d’huile, qui couvre la région. De l’autre côté…Darhn soupira. Un soupir de soulagement, un soupir plein de souvenirs….

La première fois qu’il entendit parler de cette tour étrange, venait d’une conversation mouvementée, à grand coup de lattes. Un truc de coucherie avec une Meuf méga douée, et les potes de son Mek pas content. Souvenir douloureux, surtout pour les potes. L’un d’eux, espérant sauver ses dents, raconta a Darhn, une bien étrange histoire…. la Tour Rouge…

Un endroit ou Darhn trouverai mieux que la mignonne et ses potes. Un lieu où l’aventure en vaut le projecteur. Rien de tel que l’appât du gain pour faire briller ses yeux de jais. Mais, attention très risqué, un secret bien gardé, peu d’élus eurent la chance de trouver le chemin de la Tour Rouge. La grosse gifle qui accompagna la remise d’un premier indice, mis un terme a la conversation mouvementée. L’endroit à visité était, La Forêt Vivante.

Dans le Top Trois des pires cauchemars laissés par Nos Anciens, La Forêt Vivante est le numéro moins Quatre. On dit vivante, mais on n’y trouve que la mort. Aucune vie…, mis à part les Arbres multi-couleurs. Aux couleurs chatoyantes, du bleu Kyanite, au rouge Rubis en passant par des verts Emeraude et des jaunes Saphir. Le vent, dans les branches, y joue une envoutante mélodie. Une beauté cruelle où pourrissent de nombres corps exsangues aux pieds de chaque Arbres aux couleurs hypnotiques.

Les indications, données par le Bouzgnard cocu menèrent Darhn à l’orée de La Foret vivante. Dans la région de Nant’. Les anciennes bâtisses rongées par la rouille et les plantes sauvages, abritaient une grande communauté cosmopolite. Hom’s et Muto’s y vivaient dans un semblant d’ordre et de chaos. L’un ne va pas sans l’autre. La promesse d’un butin fabuleux dans La Foret Vivante, attirait tout un tas d’abrutis, prés à mourir comme des cons aux pieds des Arbres et gonfler le butin fabuleux. Certains y trouvaient leurs comptes. D’autres, un destin plus funeste. Ca faisait marcher le commerce.

Il fallu des jours à trainer dans ce cloaque pour qu’enfin, Darhn entende de nouveau parler de La Tour Rouge. Entre deux cuites et les cuisses d’une fille peu farouche, l’information suivante jaillit dans un râle explicite… La Montagne de Morts…, numéro moins trois dans ce putain de Top…La Montagne De Morts, une montagne… Des morts…Des tonnes de Morts… et des milliers de charognards de tout poils, plumes, griffes, dents, lianes, jamais rassasiés… Couvert de lianes, de dents, de griffes, de plumes et de poils, Darhn franchi les portes de Crypt’os, citée construite sous La Montagne. Le troisième indice se trouvait dans les mains fraichement tranchées d’une grosse brute à qui, on avait demandé gentiment. Le plan tracé sur, ce qui ressemblait a une peau d’hom’, dirigea Darhn vers Aris.

Les vestiges de l’ancienne capitale réunissaient ce qu’il y avait de pire du reste de l’humanité. Brigands, meurtriers, violeurs pullulaient dans la région comme des mouches sur une charogne. Avec l’aide d’un bon nombre de tartes dans la gueule, et d’un certain Zargol, bonhomme amusant, selon Darhn. Le quatrième endroit où chercher, fût découvert facilement.

Numéro moins deux au top trois des pires emmerdes, La Vallée Acide… Pluies presque permanentes, Lacs de solvants, liquéfiant quiconque ne possède de combi. Même avec une combi, Il était conseillé d’utiliser la ligne de Fer qui traversait la Zone. Le seul arrêt possible au milieu de cet enfer, était le Dôme qui mystérieusement, résistait aux pluies. La petite communauté de Bouzgnards vivant ici, troquait de quoi subvenir jusqu’au prochain Train de Fer, chacun sa survie.

La présence de Darhn, après le départ du Train, inquiéta autant qu’elle fascina les quelques habitants du Dôme. En échange d’une poignée de Rondelles et après avoir renouvelé le génome du relais, il lui fût indiqué la direction d’une grotte. Située à quelques heures hors du Dôme, la grotte abritait un autre signe qui rapprocherait Darhn de La Tour Rouge. Sous une pluie acide, vêtu d’une combi de fortune, la fresque des Temps Anciens devant lui.

Darhn gémit de plaisir. ENFIN !, Il savait…Top du top du top des embrouilles. Marsalia…, la terreur du monde d’aujourd’hui…L’étape finale d’un périple commencé par ennui, devenu vital par envie, enfin a portée de mains.

Un dernier regard sur la mer d’huile, son billet aller avait disparu dans l’horizon. Descendant de son promontoire coté opposé, Darhn traversa un bosquet de buissons fleuris. Des papillons gros comme la main, s’enfuirent sur son passage. La Tour se dessina dans le ciel rouge permanent. …Enfin… Après des mois de recherches. Des mois à traverser le pays, a péter la gueule a des trucs et laisser quelques, Bend, Micha, et autres Brayards derrière lui. Darhn contempla, ENFIN… La Tour Rouge … Flamboyante, Majestueuse, dressée sans crainte, accrochée à la roche blanche, crachant son mépris aux visages des anciens.

A portée de mains, si proche… Elle se trouvait, encore a quelques Brasses de distance.

Une petite plaine d’herbe bleue tranquille, coupée en deux par un ruisseau tranquille, le séparait encore de son but. Un troupeau de buffles sauvages broutaient tranquillement. Le vent sec et tiède caressa le visage barbu de Darhn. La route avait été longue, mais ca en valait le coup. Il courait, plus qu’il ne marchait en direction de son fantasme, excité comme à sa première fois.

Au pied de La Tour, la lourde porte de métal qui se dressait devant lui, ne refroidit aucunement son ardeur. Lorsqu’il tambourina de son poing ganté, une voix forte et sensuelle, lui intima l’ordre de déposer Géraldine dans le râtelier. Il sourcilla une imperceptible seconde, avant d’obtempérer.

La plus belle des Meuf ‘s que Darhn, n’avait jamais vu, apparue dans l’entrebâillement de la porte. Sa gracieuse silhouette vêtue d’un voile rouge transparent, éclairée de l’intérieur, invitait à entrer. La Dame esquissa un pas de coté, laissant libre passage à Darhn, vers la salle à musique et les parfums langoureux. Sa voix cristalline susurra un : « Bienvenu à La Tour Rouge, Le meilleur Bordel du nouveau monde, vous y trouverez des plaisirs incon… ».

Cela faisait longtemps que Darhn, n’écoutait plus la magnifique tenancière, quand elle referma la lourde porte sur lui, et les quelques mois qu’il consacra a La Tour Rouge…

Auteur Inconnu, ou trop occupé a ce nommé.