La dure loi de la survie
“ Ecoute moi bien mon petit, tout commença par une phrase que son grand père, lui avait dit. Elle vint torcher l’esprit embrumé de Darhn, a un moment inopportun. Alors écoute bien :
« Quand ta naissance est déjà un miracle, ta survie se doit d’être exceptionnelle. »
Sa tête lui fit un mal de Gro’Dogs a cette pensée. Et pourquoi maintenant ? A cause du lieu ?
Son bras musculeux, taillé dans le marbre, décrivit un arc de cercle magnifique. Le Fanatique de Dis’ey n’eut pas le temps de réagir aux arguments tranchant de Géraldine. Son corps sans tête tituba quelques mètres, avant de s’effondrer à l’entrée du Par’Dis’ey. Bastion des adorateurs des Temps Anciens. La douzaine de corps éparpiller, dans leurs costumes ridicules, fit revenir en mémoire cette phrase que Grand-père Col’ ne cessait de lui répéter.
« Quand ta naissance est déjà un miracle, ta survie se doit d’être exceptionnelle. »
Beaucoup de Survivants, fils de survivants restaient persuadés que l’Ancien Temps était idyllique. Le Nirv sur Ter’… Nope ! … Darhn, savait… Les étranges images animées qu’il avait vues, étaient horribles. Monstrueuses, surtout pour un gamin né dans un cube de béton.
En y repensant, les histoires, légendes et autres bizarreries que grand père Col’ racontait, avaient préparées Darhn pour ce monde d’Après… Une vague de souvenirs nostalgiques remonta de son enfance isolée. Lui, grand père Col’, sa bouteille. A regarder en boucle des Fim’ dans le BEUKER. Attendant qu’Il soit prêt…
Son grand père s’endormait régulièrement avant la fin des histoires… Marmonnant des trucs étranges, P’tain de TUB, Création monstrueuse. Du charabia alcoolisé.
Alors Darhn, attendait, grandissant vite, se préparant à ce que Grand-père voulait de lui ? … Un soir, ou l’ancien avait été vaincu par la boisson, Darhn avait flippé grave, en voyant un Fim, avec des Machines Y’umaine, qui voulaient aussi dominer les Hom’s…. Dingue…
Les Anciens étaient complètement dingues. Ils fabriquaient des trucs pour tuer, plus vite qu’ils ne naissaient. Ils vivaient les uns sur les autres. Laissaient mourir de faim des peuples entiers. Envoyaient des Mek’s dans le Grand Rien… « Un grand pas pour l’Hom’ !, droit vers le gouffre, amène forcement la chute. Yep ! … » Et la chute fut brutale.
A coup de gaz, de radiations, magnétotrucs et autres saloperies, ILS avaient fait bouger la PLANETE… Des Malades…
Le Bric à Brac des anciens temps, qui traînait dans son trou, servi de jouet à l’enfant. Puis le temps passant, devint indispensable fasse à l’hostilité du monde extérieur, pour le reste de sa vie. Gamin, Darhn n’était sorti que deux fois du BEUKER. La première fois, Le soleil lui avait brûlé les yeux. La deuxième fois, grand père Col’ avait fini reparti dans l’estomac d’une meute de Gro’Dogs. Darhn avait Douze ans… L’apprentissage du monde extérieur fut violent.
« Quand ta naissance est déjà un miracle, ta survie se doit d’être exceptionnelle. »
Le monde d’Avant, était aussi à chier que celui parcouru par Darhn. Aucun ne lui fessait peur. Faire de sa survie, une Queste exceptionnelle, était devenue son but. Des recommandations de Grand-père, il n’y avait que très peu de choses dont Darhn pouvait être fier, Une Promesse tenue en fessait partie. Et il avait promis. Il se secoua brusquement, repoussant les plusieurs pintes qui traînaient encore quelques parts en son cerveau. Ainsi que ses souvenirs lointains.
Le Château Dis’ey, ou ce qu’il en restait, se tenait à quelques brasses devant lui. Empruntant l’allée centrale encombrée par une cinquantaine d’abrutis fanatique d’un monde déchu et décevant. Armés de haches, de masses, en gaussés dans des costumes d’animaux idiots, ils chantaient tous en cœur :
« Au matin de ta vie sur la planète,
Ébloui par le dieu soleiiileu,
À l’infini tu t’éveilles aux merveiiilleuuu,
De la terre qui t’attendent et t’appellent,
Tu auras tant de choses à voiiiir,
Pour franchir la frontière du savoireuuu,
Recueillir l’héritaaage,
Qui vient du fond des âgeuuuu,
Dans l’harmoniiie d’une chaîne d’amuuuur,
C’est l’histoire de la viii… »
Darhn exécuta une chorégraphie digne du lieu, mettant un terme à la cacophonie irritante. Virevoltant de droite et de gauche, Géraldine dansant avec lui, faisant sauter, têtes d’animaux absurdes, bras armés, torses et autres parties intimes. Tel la charge d’un Néléphan, laissant derrière lui l’armée en costumes ridicules, compter ses chicots et autres parties manquantes. Darhn avançait inexorablement vers son but.
Le chef des abrutis déguisés, se tenait au pied de l’horrible édifice. Portant encore les traces du monde d’Avant et rapiécé par celui d’Apres, le Château délavé semblait comme une farce au milieu de l’enfer.
L’Hom vêtu d’un costume de souris, regardait à travers deux trous, le géant qui avait décimé son armée en très peu de temps. Tant de grâce et de puissance le firent frémir de plaisir et de terreur. De terreur, quand la silhouette de Darhn apparu devant lui et masqua le sanglant carnage. L’hom-Souris lâcha son arme en même temps qui petit prout, lorsque les yeux noirs de jais, se posèrent sur lui. La voix profonde et rocailleuse du colosse le fit redevenir l’enfant qu’il était. Un petit chiasseux…
“ Heu, j’ai demandé gentiment. Mais, ’ont rien voulu savoir. ’avez des poupées, c’est pour une petite Bouzgnard… ? J’ai promis. » Dit Darhn …
« Avec sa GROOOOSSSEEEE voix…”
» Ahh, môman. Non j’ai peur…. «, La voix somnolente d’un enfant se fit entendre.
» Ahahaha, voilà pourquoi mon fils, il faut toujours tenir ses promesses. Et pourquoi l’Histoire de Grand-père Col’ et de son premier précepte sont si importants. »
« En cœur ; Quand ta naissance est déjà un miracle, ta survie se doit d’être exceptionnelle. »
» Allez, vas te coucher ou je prie le géant Darhn de venir te border…
NOOONNN ! »
Prière au coin du feu…