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Invasion

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L’Ombre de la Mort planait, implacablement, inexorablement sur la colonie. Depuis que le Grand Chamboulement avait bouleversé toutes les choses, toutes les certitudes qu’avait Jean-Michel sur un monde qu’il croyait connaître, tout avait changé. Les souvenirs de leur ancien habitat étaient encore vifs dans l’esprit de Jean-Michel, mais il évitait d’en parler directement, conscient de la douleur que cela pouvait causer aux autres membres de la colonie. Il repensa au moment d’avant, à sa rencontre avec son âme sœur Jeanne-Sophie, aux derniers mots qu’elle avait prononcés « Je suis prête à devenir mère », à sa mort lors du Grand Chamboulement, aux anciennes terres qui étaient parcourues par la tribu depuis des lunes.

Il repensa à tous ces instants, immobile, plaqué contre se pilier mystérieux. Il ’imagina, comment Grand-Père et Grande-Mère avaient trouvé un endroit parfait où la nourriture avait pendant longtemps, fourni assez de vivres pour proliférer quelques années de plus. Un havre d’abondance où le Rocher-sucre était une ressource aisément trouvée et partagée dans le monde souterrain. Ils vivaient en harmonie, entourés de toutes sortes de délices culinaires qui ne demandaient qu’à être découverts. Ils échangeaient tout le surplus avec d’autres colonies en toute cordialité et bienveillance.

Jean Michel y était né dans une foisonnance de nourriture et une sécurité extraordinaire. Il y vivait heureux, destiné à de grande choses, il en était certain. Normalement, il se devait de prendre la suite de son père à la tête du clan. A la mort de celui-ci, n’ayant pas l’âme d’un chef, il avait laissé sa place à son frère cadet, Jean Claude qui rêvait de diriger et de protéger leur territoire. Quant à lui, jean Michel, profitait de ce répit pour assouvir sa passion pour l’exploration et la découverte de nouveaux lieux. Pendant plusieurs cycles, son frère avait dirigé le groupe avec intelligence et sagesse.

Aujourd’hui, il frissonnait de terreur, s’écrasant sur lui-même pour ne faire qu’un avec le sol, cherchant le contact avec l’un de ses compagnons le plus proche. Il lui semblait distinguer dans la noirceur de la nuit, l’Ombre meurtrière qui les observait…

Il repensa à tout ce qui avait changé avec le Grand Chamboulement survenu, au beau milieu d’une belle nuit d’été. Une grande partie de la colonie se trouvait en pleine phase de repos ce jour-là, beaucoup périrent. Sans prévenir, la quiétude et l’harmonie furent balayées en une fraction de seconde, l’arbis construit par les anciens avait été soulevé de terre, secoué, trimballé durant des cycles … Ce déménagement soudain les avait forcés à quitter leur paradis, leur laissant seulement des souvenirs douloureux de cette abondance désormais lointaine, ce jour fatidique où le destin et la mort avaient scellé un accord, écrasant ainsi entre leurs mains le sort de la Colonie, devenant le début de leurs pires cauchemars.

Les blessures émotionnelles du Grand Chamboulement étaient encore présentes et ils avaient dû s’adapter rapidement à un tout nouvel environnement, dont le mystère restait entier pour les membres de la colonie. Ils avaient atterri au milieu de nul part, tournant en rond à la recherche de possible survivants du cataclysme. Pendant une dizaine de cycles, ils arpentèrent les alentours de leur nouvelle cachette, élargissant chaque nuits le cercle des recherches. Sans espoir ni nourriture, Jean-Michel désespérait de trouver une solution miraculeuse à la survie de sa fratrie. Il venait d’en perdre plusieurs membres. La colonie avait été de nouveau frappée par la disparition tragique de Jean-Claude et Jean-François, emportés vers un destin mystérieux qui enveloppait leur morts d’une aura énigmatique. Un étrange brouillard toxique, venu de nulle part, glissant silencieusement sur le sol rocheux de la plaine mystérieuse, les avait engloutis sans laisser de trace derrière eux. C’était comme si une force mystique les avait appelés vers un autre monde, laissant les autres membres de la colonie perplexes et désemparés.

Leur frère Jean-Yann n’avait pas eu un sort meilleur, il était parti deux jours auparavant, explorer les abords de leur nouvelle maison. Son corps écrasé, détruit, avait été retrouvé quelques heures plus tard, laissant planer une atmosphère de deuil et d’incompréhension parmi les survivants. La colonie était plongée dans le mystère et l’horreur, incapable de trouver des réponses à ces pertes inexplicables.

Jean-Michel ressentait un poids écrasant sur ses épaules. Il se sentait responsable de la sécurité de sa fratrie, mais il était désemparé face à ces événements mystérieux. C’était comme si le Grand Chamboulement avait laissé des séquelles invisibles, des forces inconnues qui les entouraient et qui semblaient les traquer dans l’ombre. Mais malgré cette série de tragédies, Jean-Michel ne pouvait se permettre de céder à la peur et au désespoir. Il devait rester fort et concentré sur la quête du Rocher-sucre, car c’était la seule chose qui pouvait sauver la colonie de l’extinction imminente. Jean Michel avait trouvé du réconfort dans les bras de sa nouvelle compagne, Jeanne-Claire et une nouvelle portée allait bientôt arriver.

Il rassembla la vingtaine de membres restants pour les encourager et les rassurer, même s’il lui-même doutait de la réussite de leur quête. Sa voix tremblait légèrement lorsqu’il leur parla des disparitions mystérieuses, mais il évita de mentionner directement le brouillard étrange qui les avait engloutis. Il savait que cela ne ferait qu’ajouter à l’angoisse et à la confusion de ses compagnons d’infortune.

« Mes frères et sœurs, » commença-t-il d’une voix forte, mais empreinte d’émotion contenue, « nous avons traversé des épreuves difficiles, et notre chemin est jonché d’obstacles mystérieux. Mais nous ne devons pas abandonner. Nous devons rester unis et continuer à chercher du Rocher-sucre, car c’est notre seule chance de survie. »

Les membres de la colonie écoutaient attentivement, ressentant la douleur de la perte et la détermination de leur leader. Jean-Michel continua à les encourager, leur rappelant les moments de joie qu’ils avaient partagés avec ceux qui avaient disparu, afin de puiser la force nécessaire pour affronter l’avenir incertain qui les attendait.

Soudain, Jean-Pierre, un éclaireur parti quelques cycles plutôt, surgit de l’obscurité et se précipita vers Jean-Michel. Essoufflé, il annonça, « J’ai trouvé des indices, des traces du Rocher-sucre. Je suis presque sûr que nous sommes sur la bonne voie. »

Un murmure d’excitation se répandit parmi les membres de la colonie. Enfin, un signe d’espoir. Jean-Michel sentit son cœur battre plus fort. Peut-être que le Rocher-sucre existait encore et qu’ils pourraient le trouver pour sauver leur colonie.

« Très bien, Jean-Pierre, » répondit-il avec enthousiasme, « montre-nous le chemin. »

Lors des multiples explorations de leur nouvel environnement, Jean-Michel et les autres éclaireurs avaient cartographié la zone environnante de leur tanière. Le sol marron n’était pas aussi plat qu’il n’y paraissait maïs plutôt fait de millier de petites aspérités serrées les unes contre les autres. De très hautes parois blanche semblaient fermer l’immense plaine par-delà l’horizon, réfléchissant la lumière vive et douloureuse en pleine journée. D’énormes blocs étranges masquaient des zones entières de la grande plaine, laissant vagabonder l’esprit tourmenté de Jean-Michel. Il rêvait d’aventures mais se devait de ne pas oublier ses prérogatives.

Jean-Michel prit la parole, demandant à Jean-Pierre de les guider vers cette lueur mystérieuse. Celui-ci, reprenant son souffle, commença par décrire les indices qu’il avait trouvés. Il parla de tout petits bouts de Rocher-sucre, puis d’une lueur étrange qu’il avait aperçue au loin, comme un éclat doré, un trait sur l’horizon qui avait attiré son attention. « C’était comme si le Rocher-sucre nous appelait, » dit-il avec un mélange de fascination et de prudence.

Les autres membres se regardèrent, intrigués par ces paroles. Le mystère qui entourait l’endroit semblait s’épaissir, mais l’espoir grandissait également dans leur cœur. Ils avaient tous besoin de cette source vitale de nourriture pour survivre. Leur petite troupe d’éclaireurs se mit en route, avançant avec prudence à travers le territoire inconnu.. La surface dure et plane, sans aucun recoin pour se cacher, représentait un véritable défi pour leur survie. Chaque pas était minutieusement calculé, car personne ne savait ce qui les attendait dans cette nouvelle zone hostile.

Pendant leur marche, Jean-Michel ne put s’empêcher de se remémorer leur ancien territoire. Un endroit où la nourriture abondait et où ils pouvaient vaquer à leurs occupations sans crainte. Un territoire où il se sentait libre et vivant, nourri par son esprit d’aventure. Mais maintenant, il était devenu un leader malgré lui, portant le fardeau de l’avenir de la colonie sur ses épaules. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, le mystère entourant les disparitions de Jean-Claude et Jean-François, ainsi que celle de Jean-Yann, s’immisçait dans l’esprit de Jean-Michel. Ces événements étaient-ils liés au brouillard mystérieux dont avait parlé Jean-Pierre ? Ou était-ce le fruit du hasard, des malheurs inexpliqués qui les guettaient dans leur nouvel environnement ? Il pensa au Grand Chamboulement, aux anciens qui avaient construit un havre de paix, qu’il détruit en seulement un claquement de langue.

Il décida de garder ces pensées pour lui, ne voulant pas inquiéter davantage les membres de la colonie. Ils avaient suffisamment à gérer, entre la quête du Rocher-sucre et les défis du territoire inconnu. Les éclaireurs avaient déjà payé un lourd tribut, et il ne voulait pas ajouter à leur fardeau ses noires idées.

Alors qu’ils poursuivaient leur chemin, Jean-Michel remarqua que la lueur dorée dont son frère avait fait mention, se trouvait loin devant lui. Tout d’abord Un trait fin dans l’obscurité de la nuit, puis qui devenait de plus en plus intense, plus ils s’en approchaient. Elle les guidait tel un phare dans l’obscurité, les poussant à persévérer malgré la fatigue et la peur.

Le mystère qui enveloppait l’absence de Rocher-sucre prenait une dimension presque mystique, comme si une force supérieure leurs interdisaient la paix après la tragédie.

Soudain, un bruit étrange retentit dans l’air faisant légèrement vibrer le sol. Le groupe d’éclaireurs venait de passer sous un immense plafond étrange, il ressemblait presque trait pour trait au sol mais d’une couleur plus claire. Jean-Michel fit signe à ses compagnons de s’arrêter et de se cacher derrière une immense colonne, un pilier fait d’une autre matière. Jeanne-Corine, l’une des meilleures éclaireuses du groupe, ne put retenir un cri d’exclamation devant de nombres petits morceaux de Rocher-sucre éparpillés derrière le pilier. Jean-Michel n’en croyait pas ses yeux, des larmes de joie montèrent sans qu’il ne puisse les retenir, d’ailleurs il n’en avait pas envie. Il regardait la troupe manger goulument les quelques morceaux qui trainaient, lorsque soudain le grondement devint de plus en plus fort, comme un tremblement sinistre qui semblait venir de toutes les directions à la fois. Le sol rocheux résonnait sous ces échos mystérieux. Jean-Michel sentit une angoisse grandissante, se demandant ce qui pouvait bien causer un tel vacarme… Ils se dissimulèrent rapidement, restant immobiles et attentifs.

Le bruit se rapprocha, et soudain, une ligne de lumière perça l’obscurité découpant sur l’horizon un gigantesque rectangle de lumière. Ils virent une immense silhouette sombre grandir, s’allonger sur le sol lise avançant dangereusement de leur cachette. Jean-Michel retint son souffle, incapable de déterminer la nature de cette apparition.

« C’est l’Ombre de la Mort, » murmura quelqu’un parmi la troupe, la voix tremblante.

Le cœur de Jean-Michel se serra. L’Ombre de la Mort était une figure légendaire, une entité redoutée dont personne ne savait vraiment si elle existait réellement ou si elle n’était que le fruit des superstitions. Une créature cauchemardesque inventée par son père pour faire peur lorsque lui et ses frères et sœurs ne voulaient pas aller en sommeil.

Les membres de la troupe se cachèrent davantage, priant pour que cette ombre sinistre ne les remarque pas. L’Ombre de la Mort s’approchait toujours plus près, et Jean-Michel pouvait sentir l’aura glaciale qui l’entourait. Une peur ancestrale le saisit, lui rappelant les récits terrifiants que les anciens de la colonie lui avaient racontés.

Finalement, l’Ombre de la Mort passa à proximité sans les remarquer, poursuivant son chemin mystérieux à travers la plaine. Durant de nombreuses minutes elle s’immobilisa dans les ténèbres du territoire inexploré, disparaissant au vues de Jean-Michel. Le souffle court, il scrutait les ténèbres pour être sûr que l’entité monstrueuse ne les avait pas encore repérés. Le grand rectangle de lumière d’où était apparu l’Ombre de la Mort ne permettait pas à Jean-Michel et ses compagnons de percer l’obscurité environnante.

« L’Om… l’Ombre de la Mort… C’ét… c’est bien réel, » souffla quelqu’un, incapable de dissimuler sa perplexité et la peur viscérale que toutes et tous ressentaient.

La présence de l’Ombre de la Mort ajoutait une nouvelle dimension d’inquiétude à leur quête du Rocher-sucre. Cependant, Jean-Michel garda cette information pour lui, ne voulant pas augmenter l’anxiété déjà présente parmi les membres de la colonie. Il était maintenant plus déterminé que jamais à les guider en sécurité vers leur objectif. Le temps sembla durer une éternité, puis soudain l’Ombre quitta la noirceur des lieux, glissant non sans faire trembler le sol vers le rectangle lumineux…

La troupe attendit un long moment avant de sortir des leurs cachettes et reprendre leur route. Ils progressèrent prudemment à travers le territoire inconnu, attentifs à chaque mouvement et bruit autour d’eux. Le sol, dur et sans beaucoup de recoins pour se cacher, représentait un véritable défi pour leur survie. Chaque pas était calculé avec soin, car personne ne savait ce qui les attendait dans cette nouvelle zone hostile.

Alors qu’ils avançaient, la ligne d’horizon irradiant de lumière grossissait de plus en plus. Jean-Pierre cria de joie, il désignait un point éloigné sur la gauche de la troupe. Un autre hurla « Du Rocher-sucre ! », Jean-Michel ne vit pas tout de suite la silhouette qui se dessinait dans la lumière, continuant de les guider vers la récompense salvatrice. Elle éclairait leur chemin comme un phare dans l’obscurité, renforçant leur détermination à surmonter les obstacles qui se dressaient devant eux.

Pourtant, il s’efforçait de rester fort pour eux, de les guider vers le Rocher-sucre qui pourrait sauver leur colonie de l’extinction imminente. La lueur dorée les conduisait toujours plus loin, et l’intensité de sa brillance augmentait à mesure qu’ils avançaient. Elle semblait être la clé de leur survie, leur dernier espoir dans ce nouvel environnement difficile.

Pendant leur progression, ils restèrent vigilants, conscients du danger. Cependant, Jean-Michel garda pour lui l’information concernant les risques qu’ils prenaient, il voulait éviter le plus de stress possible chez ses compagnons. Il ne savait pas encore que l’Ombre de la Mort était simplement à la recherche de leur colonie, cherchant à les éliminer pour des raisons inconnues.

Les survivants avançaient avec prudence, évitant les zones potentiellement dangereuses, guidés par la lueur mystérieuse qui les poussait vers leur destin. Le sol poreux sous leurs pieds était rude et sans pitié, mais ils persévéraient, conscients que le Rocher-sucre était leur seul espoir de survie.

Alors qu’ils se rapprochaient de plus en plus de la lueur dorée posée sur le Rocher-sucre, Jean-Michel sentit une lueur d’espoir grandir dans son cœur. Peut-être que leur quête touchait enfin à sa fin et que le salut de la colonie était à portée de main…. L ‘espoir grandissait parmi les membres de la colonie. Ils avaient déjà perdu trop de leurs frères et sœurs, mais la perspective de retrouver le Rocher-sucre ravivait leur détermination à survivre.

Leur progression les conduisit à travers des recoins sombres et des espaces étroits, mais ils ne se laissèrent pas décourager. Jean-Michel avait maintenant endossé pleinement son rôle de leader, motivant et inspirant ses compagnons, malgré son propre cœur lourd de tristesse et de mystères non résolus. Jean Michel écarta lentement un buisson poussiéreux, il tâtonna le sol dur et lisse, avança prudemment en zigzaguant le plus possible. Tous ses sens étaient en alerte, la moindre vibration dans l’air le faisait sursauter. Le Rocher-sucre qui leur faisait de l’œil n’était plus qu’à quelques enjambées, il est énorme, nous allons nous régaler quelques cycles.

Jean-Michel donna le top départ grâce à l’émission d’un jet de phéromones vers ses frères et sœurs éclaireurs, ils lui répondirent avec plusieurs stridulations de leurs émetteurs olfactifs. Il savait que ce ne serait pas simple. Le Rocher-sucre était devenu rare dans leur nouvel environnement, et le simple fait de déplacer celui-là représentait un défi de taille. Mais ils étaient prêts à relever ce défi pour sauver leur fratrie. Premier objectif, ramener le Rocher-sucre en sécurité jusqu’à leur nouveau lieu de vie, deuxième objectif, être très prudents pour éviter de rencontrer à nouveau l’Ombre de la Mort ou toute autre menace mystérieuse, troisième objectif, rentrer vivant pour que Jean-Michel puisse voir la première couvée de Jeanne-Claire.

Enfin, après de longs efforts, ils atteignirent leur nouveau foyer. Les cafards restés au nid, accueillirent le Rocher-sucre avec une joie mêlée de soulagement. Ils savaient que cette nourriture rare serait précieuse pour leur survie dans cet environnement hostile.

Le Rocher-sucre n’était peut-être pas magique, mais il était devenu un symbole d’espoir et de résilience pour la colonie. Jean-Michel savait que leur quête ne s’arrêtait pas là, que d’autres défis les attendaient, mais il était fier de ses frères et sœurs cafards. Ils avaient surmonté sa peur de l’Ombre de la mort et trouvé un moyen de se sauver eux-mêmes.

La colonie prospérera longtemps grâce à la précieuse ressource. Ils apprendront et s’adapteront peu à peu à leur nouvel environnement, explorant et découvrant de nouvelles façons de survivre. Jean-Michel continuera à être leur leader, mais cette fois-ci, il se sentait à sa place. Il était devenu un véritable chef par la force des circonstances, guidant sa fratrie vers un avenir meilleur.

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L’Ombre de la Mort se tenait dans un coin sombre de son salon, les bras croisés, fixant d’un regard impitoyable la porte de la cuisine, il maudissait l’invasion de cafards qui grouillait sur le sol. Depuis son déménagement, la présence de ces indésirables vermines l’agaçait au plus haut point. Les cafards semblaient se multiplier sans fin, se faufilant dans tous les recoins, se nourrissant de chaque miette de nourriture et laissant leur trace derrière eux. Il ne comprenait pas comment c’était possible. Huit fois, Huit années de suite, il avait remporté le championnat inter-block, de « Hygiène et bon goûts », concourt qui faisait sa fierté au sein de son block-Habitat CKO-2013-911…Comment cela pouvait être possible, ragea t’il intérieurement. Il ne fallait surtout pas que cette histoire s’ébruite auprès de Mme Tar’Hass, du Block-Habitat CKO-2013-912. Elle ne manquerait pas de, encore plus déformer les faits à son avantage. Elle ne voulait qu’une seule chose…. Lui voler son titre durement acquis… La sal…e, bougonna-t-il dans son menton glabre… Vilaines créatures insignifiantes, marmonna-t-il avec mépris, ne pouvant s’empêcher de se sentir dérangé par cette infestation.

Il avait beau être l’Ombre de la Mort, un être puissant et impitoyable selon la colonie envahissante, il ne pouvait pas supporter ces petites bêtes qui envahissaient son espace. C’était une insulte à sa suprématie, un affront à son statut. Il ressentait un mélange de frustration et de colère face à cette situation, mais il savait que sa puissance n’était d’aucune utilité dans cette situation.

Soudain, une idée lui vint à l’esprit. Il se souvint avoir entendu parler d’un désinfecteur spécialisé dans les infestations de parasites. Peut-être que ce désinfecteur pourrait l’aider à se débarrasser de ces cafards une fois pour toutes. Il se leva de son fauteuil avec détermination, bien décidé à en finir avec cette infestation une bonne fois pour toutes. Il se rendit à la cuisine et regarda les cafards se déplacer rapidement sur le sol. Son regard devint dur,

« L’ignominie de cette invasion doit cesser, » gronda-t-il, déterminé à trouver une solution à ce problème.

Sans plus attendre, il décida de contacter le désinfecteur. D’un geste élégant, il sortit son dispositif de communication de la poche de pyjama. Le dispositif ressemblait à une petite sphère noire avec des symboles énigmatiques gravés à sa surface. Il activa l’appareil en le touchant avec un doigt, et instantanément, un faisceau de lumière bleuté émergea de la sphère et se transforma en un hologramme qui flottait devant lui.

L’hologramme représenta un homme portant une combinaison de protection bleue et rouge, l’air sérieux et déterminé. C’était le désinfecteur, spécialisé dans les situations les plus difficiles et les plus dangereuses. Il mâchouillait les pointes d’une énorme moustache qui lui cachait la bouche, mais son interlocuteur voyait le mouvement des lèvres invisibles. Il avait dû être surpris par l’appel, car il était en train de réajuster sa grosse casquette rouge marquée d’un gros D pour le secteur « Désinfection et propreté ». Service directement sous ses ordres.

« Bonsoir, » dit l’Ombre de la Mort d’une voix sombre et enrouée, « Hum, voilà, j’ai un problème d’infestation de cafards dans ma cuisine. Je veux m’en débarrasser définitivement. Puis-je compter sur votre aide et sûrement sur votre discrétion, n’est-ce pas ? »

Le désinfecteur regarda l’Ombre de la Mort avec curiosité et d’étonnements, un sourcil levé face à cette requête inhabituelle. Ce n’était pas la Désinfection qui le surprenait, Il était habitué à traiter avec toutes sortes de clients, mais l’Ombre de la Mort était la dernière personne à laquelle il s’attendait à avoir affaire. Un membre éminent du secteur « Hygiène et bien être » de la station lunaire « Ant-Town-2046 ».

« Certainement, monsieur le directeur principal 1er échelon, Tech-ingé’ de 2eme catégorie » respectant le protocole le désinfecteur, répondit d’un ton professionnel, « nous avons les compétences et les outils nécessaires pour résoudre votre problème d’infestation. Je vais envoyer une équipe dès que possible pour évaluer la situation et prendre les mesures appropriées. »

L’Ombre de la Mort acquiesça, satisfait de cette réponse. Il ne pouvait pas se permettre de laisser ces cafards perturber son domaine plus longtemps. Il avait hâte de voir ces nuisibles disparaître une bonne fois pour toutes.

« Très bien, faites vite, » déclara-t-il d’un ton impérieux, « je ne tolérerai plus leur présence dans ma cuisine, éradiqué moi ces charognes le plus discrètement et vite possible, c’est bien compris ? « .

Le désinfecteur promit de faire le nécessaire et mit fin à la communication holographique. L’Ombre de la Mort resta là, les bras croisés, un sourire satisfait barrait son visage en attendant l’arrivée de l’équipe de désinfection avec impatience. Il ne savait pas encore que cette rencontre allait être le début d’une série d’événements qui le conduirait vers un destin inattendu, loin de son rôle habituel d’entité hiérarchique tant redoutable…

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Dans les cycles qui suivirent, la colonie se mit en ordre de marche, organisant une vie nouvelle dans leur nouvel habitat. Le Rocher-sucre se révéla être une ressource providentielle, nourrissant les cafards et leur permettant de se développer et de prospérer malgré les défis de leur nouvel environnement. Ils étaient fiers de leur résilience et de leur capacité d’adaptation.

Jean-Michel continua d’être leur leader, gagnant le respect et l’admiration de tous. Sa détermination et sa sagesse les guidaient dans cette aventure incertaine. Les cafards se rassemblaient autour de lui lorsqu’il racontait des histoires sur les anciens temps et les grandes découvertes de leur ancien habitat. Ses récits étaient à la fois une source d’inspiration et un rappel des défis qu’ils avaient surmontés.

Jean-Michel était comblé par l’amour et le soutien de Jeanne-Claire, qui avait donné naissance à une magnifique portée. Ils avaient appris à s’aimer profondément malgré les tragédies passées, trouvant un nouvel espoir dans leur relation et dans la vie qu’ils construisaient ensemble.

Au fil des cycles, la colonie s’aventura plus loin dans leur territoire inconnu, explorant de nouvelles zones et découvrant de nouvelles ressources…

… FAIM …